Comment devenir un bouddha ? Partie n°2

Publié le par altarus2020

La pratique du dharma

La pratique du dharma (en sanskrit), dhamma (en pali, langue de l’inde ancienne) doit conduire au lâcher prise, à la cessation de la souffrance, à la fin de l'attachement avide.

 

Lama Denys : « ... Le mot dharma... n’est exactement ni "religion", ni "spiritualité", ni "psychologie" ou "science", mais c’est un art de vivre qui recoupe pourtant ces différents domaines. Dharma signifie fondamentalement et principalement "réalité", "ce qui est". Son sens le plus courant est celui d’"enseignement", entendu comme exposé "de la réalité", "de ce qui est" ou "de comment sont vraiment les choses et les êtres". Il n’y a là, a priori, rien de bien "religieux" au sens habituel. Nous avons défini le mot dharma comme signifiant "réalité". On peut dire que le dharma est une approche "réaliste" : c’est l’étude de la réalité essentielle des choses. Si l’on entend maintenant par spiritualité : l’étude de l’esprit et des pratiques qui y sont associées, alors le dharma est une spiritualité. Il se définit même souvent comme "science de l’intériorité" ou "science de l’esprit", non pas de l’esprit opposé à la matière, mais de l’esprit comme processus cognitif dans lequel les notions habituelles d’esprit et de matière sont incluses. Le dharma comme science de l’intériorité est fondé sur un raisonnement et une vérification expérimentale.»

 

La voie du dhamma, en 3 mots...

« Attention, Bienveillance et Patience », une devise simple, mais à la racine des ingrédients essentiels pour une pratique juste sur le chemin de la Délivrance. Chacun de ces 3 piliers favorise les deux autres. Partant seul dans la forêt, avec aucun autre but que de "vipassaner" jusqu'à la Délivrance, sans s'encombrer de livres, sans mémoire pour de longs enseignements, le renonçant peut emporter avec lui simplement ces 3 mots, qui sont comme les racines de toute la progression dans le dhamma, qui se développent jusqu'au fruit : Attention, Bienveillance et Patience. » - par Dhamma Sámi  

La méditation vipassana

Il existe deux types de méditations fondamentales et complémentaires : Shamatha et Vipassana.

Shamatha, c’est la concentration ou la méditation calme.

Vipassana, en pali, signifie, vision pénétrante, voir les choses telles qu’elles sont.

Le bouddhiste Matthieu Ricard précise : «Vipassana est la vision pénétrante de la nature de l’esprit et des phénomènes, à laquelle on parvient en analysant minutieusement la conscience, puis en ayant recours à la pratique contemplative, a l’expérience intérieure. Vipassana permet de démasquer les illusions et, par conséquent, de ne plus être victime des émotions perturbatrices… Dans un premier temps, la pratique de shamatha vise donc a apaiser le tourbillon des pensées. A cette fin nous utilisons comme support le va-et-vient de notre souffle ; tandis que Vipassana libère l’esprit du joug des afflictions mentales et des voiles de l’ignorance. »

Et il ajoute : « La vision pénétrante nous permettra, par l’analyse puis par l’expérience directe, de comprendre que les phénomènes sont impermanents, interdépendants, et de ce fait dénués de l’existence autonome et tangible que nous leur attribuons d’ordinaire. Il en résultera davantage de vérité et de liberté dans notre manière de percevoir le monde. Nous ne serons plus prisonniers de notre vision egocentrique et gérerons plus facilement les réactions émotionnelles engendrées par notre interaction avec ce qui nous entoure. »

Mieux comprendre la réalité ultime à ne pas confondre avec la réalité apparente. Gérer les pensées et les émotions. Découvrir l’inexistence de l’ego. Méditer sur la nature de l’esprit originel.

Ma pratique de Vipassana me fait comprendre et ressentir que ce qui me constitue dans son essence est libre, infini et illimité. Je comprends que je n’existe pas en tant que moi égotique, que je ne suis pas esclave des différents états mentaux qui découlent de mes pensées, émotions et désirs.

Comme le dit Ajahn Chah : « Le véritable sens de la pratique du Dhamma, c’est de retrouver le chemin qui nous ramène à Soi, à notre esprit originel. Par nature, cet esprit la est parfaitement paisible, c’est quelque chose qui est déjà en nous. »

Sa pratique du dhamma rejoint donc l’adhyatma yoga (Le chemin du retour en Soi) enseigné par Svamiji Prajnanpad et réciproquement.

Paroles du vénérable Ajahn Chah, moine bouddhiste Thaïlandais répondant a la question suivante :

Q : « Est-il conseillé de lire beaucoup ou d’étudier les écritures pour la pratique ? »

R : « Ce n'est pas dans les livres qu'on trouve le Dhamma du Bouddha. Si tu veux vraiment voir toi-même ce dont le Bouddha a parlé, tu n'as pas besoin de t'encombrer de livres. Borne-toi à observer ton esprit. Essaye de voir et de comprendre comment les sentiments naissent et disparaissent, comment les pensées naissent et disparaissent. Ce faisant, ne sois jamais attaché à quoi que ce soit. Il te suffit d'être attentif à tout ce qu'il y a à voir. C'est cela, la voie qui mène aux vérités du Bouddha. Sois naturel. Tout ce que tu fais dans la vie, ici, constitue une occasion de pratiquer. Tout cela est Dhamma. Lorsque tu effectues les travaux du ménage, essaye d'être attentif. Lorsque tu vides un crachoir ou que tu nettoies les toilettes, ne considère pas que tu fais cela pour rendre service à quelqu'un d'autre. Le Dhamma est présent dans l'activité même de vider un crachoir. Ne considère pas que les seules fois où tu pratiques, c'est quand tu es assis immobile, les jambes croisées. Quelques-uns parmi vous se sont plaints de ne pas disposer de suffisamment de temps pour méditer. A-t-on assez de temps pour respirer? C'est cela, votre méditation: attention et comportement naturel dans tout ce que vous faites. »

« L’essentiel n’est jamais dans les livres, fut-ce dans les livres essentiels. » nous rappelle André comte Sponville.

Ne pas brûler les étapes

Qu’est-ce que brûler les étapes ? Svami Prajnanpad nous répond : « C’est vouloir être arrivé avant d’avoir parcouru le chemin. Le chemin c’est de voir. Le but est la connaissance, l’accomplissement. Il s’agit d’avancer progressivement, d’un pas ferme, sur un chemin éclairé par la lucidité et l’acceptation. Voir ce qui est, dire oui à tout ce qui est, donc commencer par l’accepter et ensuite agir dans le présent. »

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