Comment devenir un Bouddha ? Partie n°6

Objectif 4 : Non attachement

Dépasser l’attachement. «  Si tout est impermanent, puisque tout change tout le temps, a quoi pourrions-nous bien nous attacher ? »

« L’attachement nous condamne à la possessivité, à l’égoïsme… »

Le non attachement n’est pas l’indifférence et pas non plus le renoncement.

Rendons-nous libre de l’attachement

Se libérer de l’attachement aux choses matérielles n’empêche pas le sage d’en jouir et d’en faire bon usage.  Il ne s’agit pas de renoncer aux plaisirs offerts par les choses matérielles, mais de ne pas vouloir les posséder, d’en rester détaché.  Tout ce qui ne nous sert pas et dont nous ne jouissons pas nous est très vite repris.

Il ne s’agit pas de ne pas avoir des sentiments, au contraire il est bon d’aimer, mais il s’agit de se détacher du désir d’être aimé, de l’attente de recevoir en retour.  Les gens heureux sont des donneurs, ils donnent généralement plus qu’ils ne reçoivent.  Comme le dit ce proverbe Indien : « Dans la vie tout ce qui n’est pas donné est perdu. »

Il ne s’agit pas de renoncer aux désirs, au contraire il faut chercher à les satisfaire pleinement, mais il s’agit d’en être libre.  Ce qui veut dire ne pas faire dépendre notre bonheur de leur réalisation.  Que le désir soit satisfait ou non ne doit pas nous rendre moins ou plus satisfait.  Le non attachement au désir  n’entraine aucune souffrance, qu’il se réalise ou non, ne nous rend pas moins heureux.

Pour se rendre libre de nos attachements, il faut commencer par en être conscient.  A quoi sommes-nous encore attachés ?  Il y a les attachements émotionnels et les attachements matériels.  Par exemple moi, je suis encore attaché matériellement a mes livres.  Mais plus a une voiture (Je n’en ai plus), plus a une maison (J’ai eu la chance de déménager souvent), ceci dit je vis dans une magnifique propriété (sans y être attaché, j’en jouis avec sagesse), moins a des voyages…

Rien est eternel, tous disparaîtra, nous ne pouvons pas garder toujours les choses que nous possédons et d’ailleurs bien souvent ce sont elles qui nous possèdent et nous rendent esclaves d’elles-mêmes.  Un esclavagisme que nous avons accepté.

On peut jouir de tout, il faut juste être capable de faire sans.  Ne pas être envieux, avide, thésauriser le pouvoir, les relations, les honneurs, les choses matérielles.  Tout ce qui n’est pas nous mais ce que notre ego croit être

Et pour finir, l’attachement est souvent relié à un désir pour ce que l’on n’a pas, pour ce que l’on est pas.  Le non attachement c’est apprécier ce qui est, ce qu’on a.

« Le succès c’est obtenir ce qu’on désire.  Le bonheur c’est désirer ce qu’on a. » - Dalai Lama

Le détachement

Osons ce paradoxe nous dit le philosophe contemporain Alexandre Jollien : Persévérer dans l'abandon.

Vivre cette journée comme si c’était la dernière.  D’ailleurs un jour ce sera vrai.  Ce qui réclame notre attention et nous suggère cette question: Si ce jour était le dernier de ma vie, est-ce que je continuerais à faire ce que je fais maintenant ?

Quand serons-nous libre, aujourd'hui, demain, jamais ou seulement à la mort de notre corps physique ?

Nous serons libres quand nous serons libres de tout attachement, quand nous ne voudrons plus rien car nous aurons tout sans rien posséder.

« Le détachement vient de l'expérience des choses. Le détachement survient quand on est totalement fatigué de l’extérieur. »

« Le détachement est simplement la prise de conscience que le monde extérieur est neutre, il n’est ni bien ni mal, il est ; il est un miroir qui reflète mon état intérieur… Tout dépend de ma façon de recevoir les choses, et je ne les reçois pas telles qu’elles sont mais comme je voudrais qu’elles soient. Ce que j’estime qui devrait être.»

« Je suis moi-même la cause de tout ce qui m’arrive. La cause de mes émotions n’est jamais extérieure. L’extérieur ne porte aucune responsabilité. Réaliser que l’extérieur est à l’intérieur. Ce que vous voyez à l’extérieur n’est qu’une projection de vous-même. Le monde entier tel que vous le voyez n’est qu’une projection de vous-même. Vous ne voyez que vous-même partout. »

« Ce qui nous entoure est le reflet de notre être intérieur (effet miroir). L’extérieur n’est qu’un miroir, ou une cause excitante pour nos émotions. Tout ce qui est à l’extérieur de nous nous donne continuellement l’occasion de nous voir et de nous observer. Le monde extérieur nous donne une chance de nous transformer. » - Swami Prajnanpad.

Finalement la question n’est pas de savoir quand nous serons libre mais plutôt : « Serais-je libre un jour ? » La réponse est oui !